Une lettre à l'attention du sage Hélikaon et du prêtre White

[Caderly]

1 - L’arrivée à Laksy

Il faisait nuit noire lorsque Caderly arriva aux portes de Laksy.
Le voyage avait été long et épuisant depuis les monts de flocons et Caderly n'aspirait plus qu'à une chose : un bouillon chaud et un lit douillet.
Un trio de chevaliers s'avança alors vers lui. Ces guerriers dégageaient une force incroyable, Caderly n'avait encore jamais vu personne d'aussi puissant. Il est vrai aussi que dans son village on trouvait surtout des paysans et très peu de chevaliers. Il y avait bien le vieux Adril qui ventait ses gloires passées à qui ne voulait plus l'entendre au comptoir de la taverne de Freya. Mais les muscles puissants qui avaient dû lui permettre de gagner tous ses légendaires combats pendent aujourd'hui en un bourrelet flasque au-dessus de sa ceinture.
Caderly fût tiré de ses pensées par l'un des trois chevaliers.
- Bienvenue étranger, je me nomme Ordo, capitaine de la garde de Laksy. Puis-je vous demander d'où vous venez et ce qui vous amène à Laksy ?
- Bonsoir capitaine. Je me nomme Caderly, petit clerc de mon village qui se situe dans les monts flocons bien à l'Ouest de ces terres. J'ai fait ce long voyage jusqu'à Laksy afin de venir apprendre auprès des meilleurs enseignants de la magie cléricale.
Le capitaine Ordo eut un sourire condescendant.
- Je vous souhaite bien du courage étranger. Les apprentis clercs sont plus nombreux que mes gardes ici et les enseignants dignes de ce nom se comptent sur les doigts d'une main.
- Je vous remercie de cette information. Pourrais-je également vous demander où je puis trouver une bonne auberge pour me reposer ?
- Je ne connais pas de meilleur endroit que la taverne de Sylphea. Le bouillon est excellent et les draps sont propres et chaud. Vous la trouverez au coin Est de l’allée des marchands en bas du temple.
- Merci beaucoup. Je vous souhaite une bonne nuit.

Tout en buvant avec délectation le bouillon brûlant de Sylphea, Caderly observait les clients de l’auberge. Dans un coin, une discussion enflammée animait des jeunes gens habillés avec ce qui ressemblait fortement à des robes de clercs.
Intrigué, Caderly tendît l’oreille pour tenter de deviner ce qui semblait agiter tellement ses confrères.

« - … et toi, comment ça a été ?
- Pas bien du tout. Je lui ai pourtant montré mes meilleurs sorts de bénédiction et de soins, mais il m’a dit que si j’étais assez stupide pour courir après un ami mal en point dans un donjon je ne méritais pas qu’il m’apprenne son métier. Ils nous prennent vraiment de haut et nous font passer pour des minables.
…
- Oui mais ils n’ont pas tout à fait tort, avant que nous ayons un jour leur sagesse et leurs connaissances il nous faudra bien du chemin. Et puis nous sommes si nombreux à solliciter leur aide qu’ils ne pourraient de toute façon pas s’occuper de nous tous. »

Apparemment les propos du capitaine Ordo n’étaient pas infondés. L’enseignement des sages et des prêtres était un véritable parcours du combattant à Laksy.
Caderly décida de s’approcher du groupe pour en savoir plus.
- Bonsoir chers confrères.
- Tiens un nouveau ! Tu crois peut-être que tu vas apprendre quelque chose ici ? Tu peux déjà prendre le chemin du retour l’ami.
- Guirdal ! Cesse un peu d’être aussi sarcastique. Bonsoir étranger. Excusez-le il vient de se voir refusé comme apprenti auprès du grand sage Hélikaon et il est énervé. Je me nomme Ragean, et vous ?
- Caderly ! Je viens de faire un long voyage pour venir étudier ici et vous êtes déjà la seconde personne qui me conseille de renoncer. Est-ce vraiment si compliqué ? N’y a-t-il aucun bon enseignant sur ces terres ?
- Si, si, bien sûr qu’il y en a. Nous avons même l’honneur de compter parmi eux Hélikaon et White, respectivement le sage et le prêtre les plus doués de tous les enseignants de la magie Deva. Malheureusement nous sommes si nombreux à nous presser pour les écouter qu’ils ne savent plus où donner de la tête. Bien entendu tu peux t’adresser au vieux Largal, le grand prêtre de Laksy, mais il se fait très vieux, ses enseignements sont un peu dépassés et il lui faut environ 6 mois pour t’expliquer comment lancer un sort de guérison basique.
- Vous parlez réellement du grand sage Hélikaon et du prêtre White dont les écrits de chacun foisonnent dans la plupart des bibliothèques que j’ai pu visiter. Ils ont pour moi été une source d’inspiration incomparable par le passé … Hum … et … à tout hasard, si je souhaitais tenter ma chance auprès d’eux, à qui me conseilleriez-vous de m’adresser et comment dois-je le faire ?
Le prénommé Guirdal ricana et glissa un mot à son compagnon. Probablement une moquerie, mais que Caderly ne pût entendre. Ragean lui lança un regard excédé et puis se tourna vers Caderly.
- Et bien cela dépend ? Souhaitez-vous devenir Sage ou Prêtre ?
- Euh … c’est une question que je ne m’étais pas encore posée. Ce métier me semble encore bien loin.
- Alors je vous conseille de vous adresser aux deux. De toute façon si l’un des deux vous répond positivement ce serait un miracle. Le mieux serait de leur écrire une lettre et de la déposer à leur attention à l’académie de magie.
- Je vous remercie pour vos conseils. Je vais maintenant aller me reposer. Bonne soirée.
- Bonne nuit
- Bons rêves hin hin.



2 – La lettre

C’était bien la première fois que Caderly dormit aussi longtemps. Lorsqu’il ouvrit un œil, le soleil était déjà bien haut et le chant du coq était presque recouvert par le brouhaha de la ville en mouvement.
Après avoir enfilé sa robe il descendit dans la salle commune. Une odeur alléchante de pain chaud et de jambon cuit s’échappait de la cuisine.
Il prit place à une table et commanda un copieux petit déjeuner accompagné d’une cruche de bière coupée à l’eau à la ravissante Sylphea, patronne des lieux.
La panse bien remplie, il remonta aussitôt dans sa chambre pour se mettre immédiatement à la rédaction d’une lettre à l’attention de ces deux grands sages dont on lui avait parlé hier. Il était en effet bien décidé à ne pas se décourager face à la difficulté et à tout faire pour apprendre l’art de la magie Deva à travers ses meilleurs adeptes. En fait, il n’avait même pas le droit de se décourager si facilement. Tout son village avait mis ses richesses et sa confiance en lui afin qu’il puisse faire ce voyage. Il se devait de revenir chez lui non pas les bras vides, mais la tête pleine ! Et il ne pouvait pas perdre trop de temps, il faudrait donc être convaincant.

« Ô Monseigneur,
Je viens m’agenouiller devant vous le plus grand de tous les sages … »
*Scrrrch*
Caderly déchira la cinquante-et-unième version de la lettre qu’il tentait d’écrire.
- Trop mielleux. Ces gens là savent reconnaitre la vérité de la flatterie. Peut-être au fond devrais-je leur dire simplement la vraie raison sans ambages ni fioritures.


« Cher sage Hélikaon, Cher prêtre White,

Ce fût pour moi un immense plaisir d’apprendre qu’en venant ici il me serait possible d’apprendre la magie Deva part les enseignements de personnes comme vous qui en maîtrisez les nombreuses subtilités.
Quel ne fût pas également mon appréhension lorsque l’on m’informa que vous ne preniez pas ou si peu d’apprentis et que les candidats étaient déjà légions.
Je ne pense pas que je pourrai me démarquer de cette foule par la puissance de mes sorts. Ceux que je maîtrise sont assez triviaux et encore, je ne parviens à les utiliser que dans le calme, la précipitation et la tourmente me font perdre mes moyens.
D’ailleurs si je maîtrisais vraiment mon art, que serais-je venu vous demander ?
Non, si j’ai l’espoir suffisant pour vous écrire cette lettre, c’est que je crois en ma détermination. Je porte en effet avec moi tout l’espoir des Monts Flocons, mon berceau d’origine. Cette région autrefois heureuse et paisible s’est vue bouleversée par l’arrivée l’année dernière d’un puissant sorcier du nom de Grizil.
Ce dernier a tout d’abord profité de son pouvoir sur les esprits afin de convaincre les maires des différents villages qu’il était dans leur intérêt de l’élire lui-même comme Ordonnateur suprême de la région. Puis il a profité de sa position afin de changer complètement le système d’élections qui nous permettait d’élire nos représentants. Aujourd’hui la seule manière de pouvoir lui reprendre le pouvoir est de le défier dans un combat à mort.
Bien entendu, nombreux sont les courageux qui ont déjà essayés, mais aucun n’en est jamais ressortit vivant. Ce mage puissant draine la vie des guerriers les plus endurants, il brûle en un instant les corps des rôdeurs les plus vifs et supprime la magie des magiciens les plus doués.
Bien entendu j’aurais pu simplement venir vous trouver pour vous demander de le terrasser. Cela ne vous prendrait certainement qu’un battement de cils pour le réduire à néant. Malheureusement ce vicieux sorcier a pensé à ce cas de figure. Il a alors invoqué un puissant piège magique : un nuage sombre qui flotte au-dessus de toute la région. Si un étranger ose s’aventurer sur nos terres pour le défier, ce nuage tomberait aussitôt, semant terreur et chaos parmi les habitants.
Aujourd’hui plus personne n’ose le défier et la région entière semble tombée sous sa coupole. Les bandits paradent dans les rues, la magie s’est fait noire et violente. Elle brûle aujourd’hui là où elle soignait autrefois.
Le mois dernier, Grizil a décrété qu’il était le seul à même de pouvoir éduquer notre race d’inférieurs. Il a donc ordonné que tous les enfants en-dessous de l’âge de 10 ans lui soient amenés. Il les a enfermés dans son château et les endoctrines probablement afin d’en faire ses sbires dévoués.
Mon propre village fût fort toucher par cette dernière menace. Pratiquement toutes les familles se sont vues enlevées un voir deux enfants.
Lors d’un conseil clandestin dans les caves de la mairie de notre village, il a été décidé que je serais envoyé loin pour étudier la magie jusqu’à pouvoir vaincre Grizil.
Et me voici ici à présent, afin de devenir le meilleur … m’en remettant pour cela à votre bonne volonté.

Caderly »

Enfin Caderly était satisfait. Cette fois il pensait avoir été respectueux sans être mielleux et il avait pu expliquer l’importance de sa mission tout en essayant de ne pas être plaintif.
Il glissa la lettre dans une enveloppe, laissa tomber une grosse goutte de cire rouge chauffée pour la sceller et sortit de la chambre.
La douce Sylphea lui indiqua le chemin de l’académie et lui souhaita bonne chance.
Caderly se mit en route d’un pas assuré. Il ne lui fallut que quelques minutes pour arriver devant l’entrée majestueuse de l’académie.
Elle ressemblait à une sorte d’arbre à l’envers avec les colonnes qui s’élançaient de tous côtés pour se rejoindre en une tour au sommet, dominant toute la ville.
Chaque colonne était sculptée des histoires légendaires des grands sages et prêtres sortis de cette académie.
Les portes d’entrées étaient d’immenses pierres de marbres orange traversées par des vagues vertes.
Dans le hall d’entrée, un immense tapis rouge amenait directement à un comptoir ou se tenait un vieil homme, probablement le concierge de l’académie.
- Bonjour monsieur. Pourriez-vous m’indiquer où je puis déposer cette lettre à l’attention du sage Hélikaon et du prêtre White ?
Le vieil homme bourru grogna quelque chose d’inintelligible en désignant une série de petits casiers dans le mur de gauche.
Caderly ne mis pas longtemps à trouver les deux casiers … ceux-ci débordaient de lettres, et il lui fût bien difficile d’y glisser sa propre lettre.
Il n’y avait désormais plus rien d’autre à faire pour lui que de retourner à l’auberge et d’attendre une éventuelle réponse.

Caderly

[Sanamy]

Vraiment, quoi dire de plus que GG,

Allez Héli ( oublier le nom complet ) et white en attend votre réponse.

[White]

Ouais en fait j'ai dit que j'allai répondre, mais j'ai la flemme et de moins en moins d'intérêt pour Rappelz, donc je ne ferai pas de RP.