Le Journal de Lula

[Leekoh]

Jour 2

Je m'appel Lula, je suis une jeune guerrière Deva. J'ai toujours été très bonne élève, j’ai passé tout mes examens haut la main. Mais malgré l’indignation de mes parents, j’ai choisi la voie des armes.
J’ai le combat dans le sang, j’adore ces sensations qui s’emparent de moi quand je me bats, les tempes qui palpitent, les jambes qui semblent capables de porter les monts et le monde qui devient blanc tout autour de moi, délaissant la forme et la couleur pour le mouvement. L’action, rien que l’action.

J’ai été une élève assidu dans mon école militaire. Au bout de trois années on m’a envoyé sur ses terres pour y « protéger nos intérêts » En effet, c’est ici que la Sorcière il y a de cela moult décennies à échafaudé son hérésie et selon des sources peu claires, les Gaïans serait sur le point de remettre ça.

J’ai débarqué un soir d’avril sur une île non loin. Au terme de quelques tests qui ont été un jeu d’enfant, on m’a promu chevalier. Je suis fière de faire enfin partie intégrante de la grande armée de la lumière. Je suis allée sur le continent, c’est un beau pays, Laksy est une ville somptueuse, où le marbre blanc semble irradier les espace verdoyant d’une pureté céleste.

On m’a affectée à quelques tâches subalternes le temps que je prenne mes marques sur ce territoire. J’ai réglé leur compte à quelques orcs qui menaçaient la cité.

Je hais ce sentiment qui emplit mon âme, le conflit est partout et nul part. Le peuple saint se mêle sans vergogne au fêlons Asuras et à ces pantins de Gaïa. Je ne sais ce que nos généraux ont dans la tête, mais je préférerais une guerre ouverte et des frontières fermées, plutôt que de me faire assassiner par un vil rôdeur.
Au lieu de cela, les portes de la ville sont grandes ouvertes et la gangrène noire prolifère sous nos yeux. Il n’y en a que pour le commerce dans cette région. Ce mercantilisme cache quelque-chose, j’en suis certaine.

[Leekoh]

Jour 3

Depuis aujourd’hui je ne suis plus seule.
La nuit dernière j’ai rêvé d’un homme, un albinos aux cheveux d’un blanc immaculé, il s’approchait de moi en me parlant d’une voix grave et profonde, il m’a pris la main et m’a embrassé. Soudain, dans un éclair de lumière, il a disparu. Et j’ai compris qu’il était en moi.
Je me suis réveillé, sereine malgré ce rêve étrange. Aujourd’hui je devais « réguler » la prolifération de yétis dans les bois alentours. Je pensais à ce rêve que j’avais fait.
- Il était vraiment beau gosse.
J’avais pensé ça presque tout haut. Je soupirai et bus une gorgée de thé.
- Merci. Entendis-je.
C’était la voix du type de cette nuit. Dieu tout puissant était-il réel ? Mon réflexe fut de me retourner. Mais personne n’était là, le lit de mon studio était vide, désespérément vide.
- Je suis dans ta tête Lula.
- Qui es-tu ? Criai-je, haletante.
- Pas besoin de crier. Ni de parler d’ailleurs ; il te suffit de… penser. Je m’appel Leekoh, je vis dans un autre monde.
- Et pourquoi es-tu … Dans ma tête ?
- Je suis entré en contacte avec toi car tu es l’élue.
- L’élue de quoi ?
- L’élue de mon cœur, Lula.
- Et ça m’avance à quoi, hein ?
J’avais dit-ça tout haut, je manquais de self-control. On m’avait farcit le crâne avec ça à l’école militaire, le self-control…
- C’est vexant ce que tu dis. Mais je sais ce que tu pense, au plus profond de toi… Et j’en suis forte aise.
- Excuses-moi, je suis sur les nerfs, on est en temps de guerre ici.
- Une guerre ? Tu appelles ça une guerre ? L’ennemi ouvre son écope sous ta fenêtre et personne de vos rangs ne vient l’occire. Cette guerre… C’est une blague.
- Mais tu peux me dire une chose ? Qu’est-ce que je gagne a t’avoir dans ma tête ? … A part ton amour bien-sûr.
Et une sacrée migraine.
- Je peux te guider au combat. J’entends ce que tu entends et plus encore ; je vois ce que tu vois et plus loin encore. Je sais ce que tu sais, je ressens tout ce que tu ressens. Je peux apporter un troisième œil à ton âme de guerrière.
J’avais eu le temps de finir mon bol de thé. J’allai dans la salle de bain, me rafraîchis le visage et inspectai un vaisseau qui avait éclaté dans le blanc de mon œil droit.
- Tu aurais pas des yetis à zigouiller ?
- Tu pourrais prévenir quand tu fais ça !? Je me suis foutu le doigt dans l’œil.
- Pardon.
J’allai enfiler mon armure et pris mon épée. Leekoh jubilait dans ma tête.

Je fis du pâté de yeti. J’avais décimé à peine moins de la moitié de la population dans une frénésie jouissive. Le soleil se couchait sur le charnier et ma silhouette ensanglantée. Je rentrai à la ville sur le dos de mon Ornitho, repue de sang et de combat.

Les conseils de Lekoh m’ont sauvé plusieurs fois la mise. Et grâce à lui, la lame de la vengeance divine à porté et mes ennemis ont péris, selon les désirs du Tout-puissant.