
Cressento intro
La chaleur d’un brasier… les flammes dévorantes l’entourent. Il est là , au milieu de ce déluge… de son déluge. Il est tout puissant, sa formidable aura anéanti toute notion de révolte en moi. De toute façon, je ne peux rien faire, clouée au sol. Mes yeux baignés de larmes contemplent le désastre d’une enfance, de sentiments, et d’êtres chers partis pour toujours. Sa longue épée parcours les airs avec agilité, semant froidement la mort sur quelques malheureux pétrifiés d’horreur. Rien ni personne n’est en mesure de réagir face à cet inexplicable choc qu’il dégage. Il est l’ultime symbole de la puissance absolue.
Lui, c’est l’homme qui périra de ma main. Celui qui à réduit en cendres mon passé et qui hante mon futur. Celui que je tuerais aussi froidement, aussi simplement.
Mon nom est Jennyx, je suis une jeune gladiatrice ayant quitté le service militaire d’horizon il y a peu. Je voyage seule depuis pour parfaire ma maîtrise du combat afin de pouvoir un jour accomplir ma vengeance. Enfin, je ne suis pas tout à fait seule : Nosferatu, mon Homme-faucon, ne m’a jamais quittée depuis l’âge de seize ans. J’étais spéciale, j’avais un potentiel bien supérieur aux autres, me disait-on à l’époque. C’est pour cela qu’il m’a été confié. Et par le général en personne, après avoir mené une expédition dans le temple du clair de lune et avoir ramené une précieuse relique.
Pour tout vous dire, l’armée n’était pas vraiment mon truc. D’ailleurs je n’ai aucune notion des mots patrie ou nation. Pour moi, l’ami Asura ou Deva reste un ami fidèle et l’ennemi même s’il est Gaïa reste un ennemi. D’ailleurs, celui dont je vous ai parlé n’est pas tout à fait Asura ni Deva, ni même Gaïa. Il est le fruit de puissants sentiments humains.
En effet, pendant une attaque des Deva sur Katan, un assassin et une prêtresse s’affrontait avec acharnement. Les deux combattants étaient sur le point de porter le coup décisif après des heures de combats héroïques… quand ils se rendirent compte qu’ils n’étaient plus que quelques un à vivre encore.
A ce moment, l’assassin jeta ses armes au loin et s’agenouilla. Il dit bien fort qu’il voulait en finir avec cette guerre, que les causes n’étaient pas justes et que trop de gens perdaient la vie. La prêtresse fût extrêmement touchée et surprise par une réaction si pure. Elle s’assit alors devant l’assassin pour partager sa peine. Tous deux levèrent les yeux. Quand leurs regards se croisèrent, alors qu’ils venaient juste de se battre en duel, un inexplicable et intense coup de foudre se produisit entre eux. L’assassin prit la prêtresse dans ses bras et la serra très fort contre lui… le plus possible… pour oublier la souffrance, oublier les combats insensés et les morts inutiles. La jeune Deva ne pu retenir ses larmes… elle aurait voulu toujours être dans les bras de cet Asura qui lui procurait tant de douceur et d’amour dans un champ de bataille ravagé. Cette union était comme une ultime confession ou tout était pardonné, le repentir de deux âmes pures. Alors l’assassin chuchota une question à la prêtresse… Il lui demanda quel était son nom. Elle ne répondit pas à sa question. Il leva donc la tête et vit avec horreur que du sang coulait de ses lèvres. Au loin, son supérieur criait « ça y est Génèsis, je l’ai eue ! ». La jeune femme glissa lentement sur le sol tandis que Génèsis se relevait, froid comme le marbre. Il ramassa lentement ses épées avant de se redresser face au lieutenant. « Alors cela doit vraiment finir comme ça… ? C’est la fin. Pour moi, pour vous, pour ce monde de souffrance qui me prend tout ce qui m’est cher. » En quelques mouvements bref, l’assassin lui ôta la vie avant de se faire lui-même tuer par ses propres camarades. S’effondrant sur le sol, il dit dans un dernier souffle : « Je t’ai aimée l’espace de quelques minutes… je te vengerais dans l’éternité. »
Une heure passa alors quand les armées se retirèrent vers leurs camps respectifs. Seul le vent balayait le reste des décombres encore fumants. L’air était redevenu plus doux et on pouvait entendre une voix fébrile prononcer ces mots « Génè…sis ? Notre bonheur … perdurera dans… l’éternité. » Alors une puissante lumière blanche déchira les nuages pour venir illuminer le champ de bataille. Et deux êtres entre vie et trépas s’unirent bientôt pour ne faire qu’un, d’un amour parsemé de vengeance… Il fut créé ce jour là .
Cette histoire n’est connue en détails que de quelques personnes. C’est mon père qui me l’avait racontée : il était lui-même un des rescapés de ce terrible jour et l’avait vu naître. Je ne connais pas son nom, d’ailleurs, les rares personnes encore en vie l’ayant déjà vu ne l’appellent que par ce surnom: iL… Lui, ma cible, le but de mon travail et de mon entraînement acharné.
Le jour ou mon village partait en cendre, iL m’a dit une phrase qui restera gravée dans ma mémoire jusqu'à notre affrontement final: « Je vous prendrais tout, comme vous me l’avez pris, elle, alors que je ne peux même pas mettre un nom sur son visage… stupide race humaine.»
Au lendemain de ce jour noir, quand je repris connaissance, j’étais seule, au milieu des vestiges de ma vie. Et ce sentiment de vengeance explosa en moi. «Tu es allé trop loin, jamais je ne te pardonnerais.»
Fin de l'introduction...